Croyances religieuses d'Adolf Hitler

Adolf Hitler.

Les croyances religieuses d'Adolf Hitler ont fait l'objet de débats[1],[2],[3],[4],[5], et le large consensus des historiens, dont ses principaux biographes, le considère comme déiste, antichrétien et anticlérical. Malgré une mère catholique pratiquante et un baptême et une confirmation catholiques, Hitler rejette les principes du christianisme. Il croit personnellement en un Dieu actif qu'il désigne principalement sous le nom de Providence.

Hitler démontre dans de nombreuses remarques privées à ses confidents (décrites dans les carnets de Joseph Goebbels, les mémoires d'Albert Speer et les transcriptions de ses conversations privées par Martin Bormann dans Libres propos) des convictions irréligieuses : il ridiculise la doctrine chrétienne, qu’il décrit comme une superstition nuisible, absurde, contraire au progrès scientifique et socialement destructrice.

Selon Percy Ernst Schramm, Hitler estime Jésus pour sa grandeur humaine, ses valeurs et en tant que figure allégorique du juste trahi, bien qu’il ne tienne aucune place dans ses idées. Il fait de Jésus le précurseur de la figure du « combattant aryen » qui lutte contre « le pouvoir et les prétentions des pharisiens corrompus » et le « matérialisme juif ».

Il est admis par la grande majorité des historiens que malgré ses convictions personnelles sceptiques à l'égard de l'Église, Hitler « reconnaît librement les besoins religieux des masses » et comprend qu'il ne peut être élu et préserver son pouvoir que s'il s'ajuste aux croyances chrétiennes de l'immense majorité des Allemands. Il déclare à ses confidents qu'il hésite à lancer des attaques publiques contre la religion. Selon lui, le rejet ou l'acceptation de l'Église n'est pas une question de principe mais une démarche politique pragmatique. Dans ses journaux intimes, Goebbels écrit en que bien qu'Hitler soit « un farouche adversaire » du Vatican et du christianisme, il lui a déconseillé de quitter l’Église pour des raisons tactiques.

Ainsi, au cours de sa campagne politique, Hitler fait parfois des déclarations en faveur de la religion, s’élevant ainsi contre l’athéisme, qu'il associe au communisme et au « matérialisme juif ». Il déclare notamment un discours de 1933[6] que l'athéisme a été « éliminé ». Ses premiers discours politiques montrent « une appréciation sincère du christianisme comme système de valeurs à défendre ».

Après son arrivée au pouvoir en Allemagne en janvier 1933, il entreprend des efforts acharnés pour réduire l'influence et l'indépendance du christianisme dans le pays. En 1933, il interdit tous les groupes athées et libre-penseurs, dont la Ligue allemande des libres-penseurs.

Hitler nomme à des postes-clés des militants anti-chrétiens comme Goebbels, Bormann, Himmler, Rosenberg et Heydrich, qui dominent le gouvernement à partir du milieu des années 1930. Il les autorise ou les encourage à perpétrer les persécutions nazies envers les églises catholiques, malgré la signature le du concordat du Reich avec le Vatican. Le régime a néanmoins été moins radical envers la communauté protestante allemande, proposant à ses membres de se réunir sous une Église protestante unifiée du Reich (projet qui n’aboutira jamais). La plupart de la minorité juive d'Allemagne est envoyée dans les camps de concentration sur la base de l'idéologie raciale nazie. Les Témoins de Jéhovah sont durement persécutés pour avoir refusé le service militaire et l'allégeance au nazisme.

Hitler déclare qu'il prévoit un effondrement du christianisme à la suite des progrès scientifiques, et que le nazisme et la religion ne peuvent pas coexister à long terme. Bien qu'il ait été disposé à retarder des conflits pour des raisons politiques, il a finalement voulu la destruction du christianisme en Allemagne, ou au moins sa déformation et son assujettissement à une perspective purement nazie.

Hitler et le Parti nazi promeuvent le « christianisme positif », qui rejette la plupart des doctrines chrétiennes traditionnelles telles que la divinité de Jésus ou la présence d’éléments[pas clair] juifs dans l’Ancien Testament.

  1. (en-GB) « Nazi trial documents made public », BBC News,‎ (lire en ligne, consulté le )
  2. (en) William L. Shirer, Rise And Fall Of The Third Reich: A History of Nazi Germany, Simon and Schuster, (ISBN 9780671728687, lire en ligne)
  3. (en-US) Joe Sharkey, « Word for Word/The Case Against the Nazis; How Hitler's Forces Planned To Destroy German Christianity », The New York Times,‎ (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consulté le )
  4. (en) Jack R. Fischel, Historical Dictionary of the Holocaust, Scarecrow Press, (ISBN 9780810874855, lire en ligne)
  5. (en) Marshall Dill, Germany: A Modern History, University of Michigan Press, (ISBN 0472071017, lire en ligne)
  6. MDR, « Le très catholique Adolf Hitler », sur L'anti-obscurantisme au quotidien (consulté le )

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